jeudi 29 décembre 2011

Critique de Avant que tout ne recommence, de Michel Nittis.

Avant que tout ne recommence
Michel Nittis
Éditions Sombres rets


J'ai découvert Avant que tout ne recommence dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Sombres Rets, chères à mon cœur. La superbe couverture d'Elie Darco, douce et mélancolique, teintée de mystère, m'avait déjà donné envie de découvrir ce récit, mais lorsque j'ai lu le résumé, j'y ai décelé l'intrigue et la vision de l'humanité à explorer.

La première chose qui me vient en tête, c'est la surprise qui m'a prit, à cause de la différence entre le résumé et le récit en lui même. Je n'ai pas été déçue de cette différence, mais étonnée. Car l'auteur arrive à créer des attentes en nous qui sont satisfaites, mais surtout dépassées, dans un cadre et des aventures plus larges que ce qu'on pouvait imaginer.

L'histoire se passe dans un futur très éloigné, et commence sur Oasia, lointaine colonie de la terre, planète recouverte par les sables où l'eau est dangereuse et le climat fourbe. Elle fut habitée par des mineurs extrayant de ses entrailles l'isolium, nouveau matériau permettant les évolutions technologiques spectaculaires qui font, par exemple, voler les vaisseaux en gravité stabilisée. Au début du récit, les habitants de la planète la quittent, ce qui donne une vision assez prenante de la colonisation humaine des planètes : celles-ci sont utilisées au maximum, les hommes exploitant leurs ressources au maximum, puis sont abandonnées pour recommencer ailleurs, lorsque celles ci sont épuisées. On append bien vite que seuls les humains vivent dans l'univers, et que ce sont de nombreux voyages qui ont colonisé peu à peu les planètes, pour des nouveaux départs, de nouvelles civilisations, basées pourtant sur les échanges et les voyages entre différentes planètes.

Jac Mauregrande, ancien voyageur interstellaire, décide de rester seul sur Oasia, fuyant la folie des hommes et cherchant la tranquillité dans la solitude. Il découvre seul les joies de l'agriculture, de l'observation, de la réflexion et du silence. Une vie apaisée dans laquelle on arrive à se transporter. Comme Jac, on est pas impatient d'aventures, ou de rencontres. Le temps passe, comme les vents sur Oasia, et paisiblement, on accepte de vivre les aventures de Jac à leur propre allure. Cependant, ce calme quotidien est bouleversé lorsque la jeune terrienne et scientifique Nancy Beaupré débarque sur Oasia dans son étrange vaisseau basthyscaphe. Avec elle, questions et explorations animent Jac et son ami Folco, et tous trois partent à l'aventure, découvrir Hydra, le mystérieux satellite d'Oasia...

J'ai préféré la deuxième partie, la dernière frontière, à la première, les fontaines d'Oasia.
Dans la première partie, l'univers et l'atmosphère s'installent, plus que l'intrigue. Les personnages partent à l'aventure, et se découvrent eux mêmes, ainsi que le lecteur les découvre en même temps. Car le lecteur n'est pas omniscient, il explore ce futur en avançant dans l'histoire, les anecdotes sur la technologie servant de prétextes pour expliquer ce monde. Les péripéties avancent doucement mais surement. Les héros ne sont pas surpris, sur le qui vive, ou impatients. Ils laissent les évènements arriver, confiants et surs de leurs capacités pour s'en sortir. Et étrangement, le lecteur lui non plus n'est pas impatient. Il se laisse porter au rythme des eaux d'Oasia ou d'Hydra, il se laisse porter par les évènements, doucement. Conforté par la confiance de Jac, sa connaissance du monde, ses intuitions. Intrigué par la mystérieuse Nancy, ses buts, ses recherches, ses révélations. Amusé par Folco, irrité, intrigué, titillé grâce à toutes les interrogations qu'il soulève. Ému aussi par Jul le robot, attendri mais pas surpris, avenant et tendre envers lui.

Ces personnages dressent le tableau d'une histoire qui nous emporte au fil des pages, vers le dénouement d'une mystérieuse aventure, la résolution d'une question par Jac, évidemment, ce dont on ne pouvait douter dès le départ. Jac nous entraine dans son sillage, par sa présence et sa prestance.

C'est ce qui m'a fait préférer la deuxième partie, sans doute, la façon dont Jac nous emporte dans ses aventures et ses décisions. Pour moi, la première partie malgré sa taille plus importante que la deuxième n'était qu'un prologue, une manière de poser l'atmosphère, et les informations. Alors que la deuxième partie est si prenante, haletante ! On y découvre différentes castes, parmi un peuple inconnu, sur une planète neuve à nos yeux, on apprend à connaître leur société, leurs conflits, on a peur pour leur avenirs, pour leurs habitants, leurs héros...
J'ai été totalement emportée par cette deuxième partie, qui aurait mérité tellement plus ! Pour moi, il s'agissait d'un tome deux, qui aurait pu être grossi. Et pourtant, cette partie est parfaite. Telle une nouvelle, elle apporte les questions et les réponses, des portraits de personnages et de castes suffisants, une intrigue qui évolue dans l'ordre, logique, et nous entraine agréablement, rapidement, et même "amoureusement" envers cette planète et cette civilisation !
On veut le salut de ce peuple, découvrir les actants, les castes, leur avenir, les aider, vivre les péripéties qui les sauveront et les suivre au bout de l'univers !

J'aurai aimé comme beaucoup en savoir plus, sur la relation entre Nancy et Jac, mais c'est à nous de l'imaginer. Une suite à envisager, un univers où se projeter, à nous de faire vivre nos nouveaux héros. Car ils sont là haut, peut être dans un univers imaginaire, mais ils voyagent, ils vivent, ils construisent. Tout comme Jac et Nancy construiront ensemble leur avenir ?

Seul reste Jul, héros secondaire et solitaire, qui pourtant retient notre attention, attriste, et qu'on préfère oublier. Car ce n'est qu'un robot au cœur d'or, mais qui lui n'arrive pas à oublier ces humains qui réveillent en lui une nostalgie de la vie. Un doux et triste paradoxe qui laisse une touche d'amertume, mais d'espoir, lorsqu'on pense que les robots, même eux, aiment les humains plus qu'ils ne s'aiment eux mêmes.

Un livre sans aucune faute ni coquille, un travail remarquable de la part de l'équipe éditoriale, très appréciable. Une lecture douce, limitée dans les pages, mais illimitée dans l'espace. Elle nous emporte dans un univers imaginaire, ces étoiles, là haut, "et la question reste posée : irons-nous un jour?".



Avant que tout ne recommence est un de mes coups de coeur vendeur sur Fnac.com 

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